Isaï - Mahomet - Victor Hugo (2 )

RAYON D'OR ET RAYON DE SANG

Rayon d'or : la révélation des sagesses védantiques, à travers les littératures d'Allemagne, d'Angleterre et de France. Schopenhauer en
subit l'envoûtement créateur, Edwin Arnold célèbre la lumière de
l'Asie, Romain Rolland dessine le visage de ces hommes supérieurs :
Râmakrishna et Vivekânanda. Une élite d'occidentaux s'abreuve avidement aux sources éternelles qui tombent de l'Himavat plein de divinités. Des chefs d'oeuvre s'ouvrent, fleurs de feu, sous le contentement des étoiles. HUGO a prévu cette ouverture littéraire et philosophique sous la flèche psychique de l'Orient.
Examinons l'autre rayon, le sanglant. On le voit naître avec les nouveaux empires militaires qui s'amassent à l'horizon, et surtout l'énorme conquérant en comète dévastatrice. Un milliard d'hommes bientôt avec bombes H et fusées balistiques. La Terre subit déjà la terreur de trois empires, l'un Occidental : les U.S.A. et deux autres Orientaux, la Russie soviétique et la Chine rouge. Les trois têtes de Cerbère, gardien des enfers. La tête chinoise va-t-elle verser sur les peuples une bave de désastres ou une haleine de fraternité ? L'avenir nous l'apprendra.
De toute façon, le mage HUGO demeure l'un des rares voyants des immenses mutations du monde actuel. Peut-on comparer le Poète prophète à un oiseau de proie, suivant l'image d'Isaïe ? HUGO lui-même s'est approprié l'aigle symbolique de Saint Jean, dans l'Ode dix-septième, dix-sept, l'arcane représentant l'étoile des mages ! L'aigle, c'est le génie ! oiseau de la tempête qui des monts les plus hauts cherche le plus haut faîte,
Dont le cri fier, du jour chante l'ardent réveil,
Qui ne souille jamais sa serre dans la fange,
Et dont l'oeil flamboyant incessamment échange
Des éclairs avec le soleil.
Tout y est. Assimilation de l'aigle au génie, recherche des vérités
himalayennes, annonce des réveils de la justice, pureté surhumaine,
communion perpétuelle avec le Logos solaire ! Le programme des
prophètes authentiques ...
La proie de l'oiseau hugolien se nomme la justice et l'amour. C'est la nourriture normale des esprits exceptionnels, le nectar et l'ambroisie. Les coeurs malades, les âmes pourrissantes, les intelligences décrépites se nourrissent de haine.
Ils prennent ce poison pour tonique. Les Envoyés de l'Eternel peuvent connaître l'indignation vengeresse, mais la haine proprement dite, ils la laissent aux violents, qui se croient lucides et ne sont que dégénérés.

L'INITIATION AVANT LA NAISSANCE

HUGO est appelé d'une terre lointaine pour accomplir les desseins de Dieu.
Quelle terre ? Ici transparait un des mystères les plus curieux de
l'avant-vie.
Les terres du ciel sont les planètes. Elles roulent majestueusement dans l'abîme, avec leurs voiles corporels et leur âme secrète. Elles prennent place dans la catégorie des dieux, esprits cosmiques couverts d'apparences. Chacun de ces esprits cosmiques possède l'énergie de transmettre l'initiation aux âmes errantes qui tombent, comme une pluie de feu dans le puits des générations. Mais, seuls les mages, les prophètes, les messies, les envoyés reçoivent cette onction étoilée, ce sacre de l'infini.
Pythagore, le premier enOccident, révèle le grandiose mystère de l'initiation donnée par les planètes aux génies illuminateurs. Pendant l'ère qui palpite avant la naissance, des transmissions de vigueurs fulgurent astralement.
Pythagore lui-même se souvenait d'avoir bu le merveilleux breuvage des initiations lunaires. La légende voit en lui un immortel descendu de la Lune. Symbole évident des connaissances dispensées par l'esprit cosmique, appelé Diane (Diana, la Sagesse) à l'esprit missionnaire de Pythagore.
Toutes les âmes traversent le périple des planètes avant
l'incarnation, volant çà et là des parcelles de savoir. Les messagers
reçoivent, eux, une initiation transcendante. Les secrets initiatiques
de Saturne intéressent les gouffres du Temps. C'est de là que vient
Victor HUGO. Il a reçu, avant de naître, le baptême de l'éternité.
Les prophètes, les enfants du baptême éternel, connaissent les annales du passé et soulèvent les effrayants voiles de l'avenir. Leurs yeux de lynx et de sphinx percent les ténèbres des âges. HUGO brille au milieu de leur éclatante phalange comme l'étoile polaire au milieu des flammes de l'azur.
Rudolf Steiner, dans son livre La Vie après la Mort révéla ces arcanes du gouffre. Ainsi s'explique l'appel de Dieu rameutant les mages, à partir de terres lointaines, de planètes initiatrices.

LES QUATRE ROUTES DE L'INFINI

Les desseins de Dieu, s'ils brillent au-dessus de Mahomet,
resplendissent dans la sphère Hugolienne. Dieu veut sauver les humains, les arracher à la roue effrayante des réincarnations, les jeter dans l'éternelle lumière. Quatre chemins s'élancent vers la cime des béatitudes : la justice, la sagesse, la beauté, l'amour. C'est un des symboles que présentent les taureaux ailés à face humaine, dont l'énigme veille aux portes des palais de la colossale Babylone. Enigme composée d'un carré de monstres fabuleux : lion - justice, taureau - sagesse, aigle - beauté, mage - amour.
Dans le verset d'Isaïe, nous voyons se dresser quatre qualités magistrales : droiture, justice, salut, gloire. Elles correspondent aux routes de l'infini. Une première correspondance lie facilement justice à justice et gloire à beauté. Restent, dans leur secret, la droiture et le salut. Mais peut-on posséder la Sagesse sans une droiture intérieure, une lucidité totale, englobant le conscient, l'inconscient, l'univers, l'inconcevable ? Peut-on enfin conquérir le salut sans l'amour qui fond le sujet et l'objet, l'homme et Dieu dans un tourbillon d'extase ?
Ces quatres méthodes (justice, sagesse, beauté, amour) contiennent les parfums de la Délivrance. L'amour est la
plus sûre des ascèses - voilà pourquoi il s'identifie au salut - mais
les autres mènent aussi plus lentement sans doute, à l'illumination
suprême.

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