mewatocime
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 |  Sujet: Isaï - Mahomet - Victor Hugo (3 )  Ven 1 Juin - 19:57 | |
|  LA JUSTICE ET L'AMOUR Les rédempteurs portent au monde les fruits succulents de la vie divine.
Mahomet avait donné aux Arabes une merveilleuse corbeille d'énergies salvatrices. Hugo, lui, dispense aux esprits les pommes d'or des Hespérides intemporelles. La justice ? Toute sa vie fut consacrée au triomphe des causes justes : supprimer la guerre, la misère, l'oppression de l'homme par l'homme, l'aveugle violence. Les tyrannies et les fanatismes, ces forteresses des ténèbres, tremblèrent quand sonna le grand clairon du Libérateur. Il proclama, avec l'inlassable ténacité du missionnaire, que la personne humaine est le temple de Dieu, temple infiniment respectable, et dont rien n'autorise la destruction. Vérités suprêmes, horriblement méconnues par le réalisme monstrueux des âges noirs. Dans aucun cas, la violence sanguinaire n'est admissible. Hugo ira jusqu'à écrire cette phrase prodigieuse, qui devait être la formule de tous les esprits supérieurs : " je suis pour l'erreur persécutée contre la vérité persécutrice. " Platon avait dit :" on doit répondre à l'injustice par la justice. "
A ces hauteurs étoilées, justice et amour se confondent. La Vierge armée du glaive et l'adolescent aux ailes de feu recomposent l'androgyne éternel.
L'ARC - EN - CIEL DE LA SHEKINAH
Quantà la beauté, on peut se demander s'il existe dans l'histoire un fleuve, un volcan, un soleil plus riche de bienfaisantes splendeurs. Hugo révéla aux classiques figés de la France et du monde, le monde fabuleux qui chante, pleure, tourbillonne, prie, se vautre, s'envole, s'enfonce, frissonne, rêve, hurle, médite, s'exalte, contemple, au-delà de la raison. Des essaims frissonnants de beautés nouvelles s'éparpillèrent à grand bruit sur les intelligences. On entendit au-dessus du conscient les grondements des cyclopes emprisonnés, et au-dessus du conscient le murmure stellaire des ailes ivres d'infini. Au lieu d'une lueur blafarde, le poète déploya l'arc-en-ciel féerique où les idées chatoient comme des joyaux vivants. Hugo réalise la prophétie du Zohar.
N'espère jamais porter la bannière du Messie, jusqu'au jour où l'arc-en-ciel apparaîtra dans le monde paré de lumières éclatantes. L'arc-en-ciel est l'image de la Shekinah.
La Shekinah, l'épouse de Dieu, c'est la beauté universelle, qui nourrit de son lait sacré les poètes et les artistes. Ceux qui portent à l'humanité un trésor d'émotions grandioses, d'élans esthétiques, d'envols transfigurateurs, comptent parmi l'Olympe des surhommes. Ils jettent dans l'obscure inconscience d'Adam et d'Eve des germes civilisateurs. Les seuls espoirs du progrès palpitent dans ces grains de feu d'où jaillirent les fêtes de l'intelligence, du pouvoir et de l'amour, les paradis ressuscités.
LE MYSTÈRE DE SION
Reste la sagesse de Dieu, la théosophie, la kabbale dont le mage Olympio fut un des flambeaux essentiels. Isaïe la résume en deux mots qui résonnent dans l'illimité : Sion et Israël. Examinés sous le prisme de l'art notoire, ces mots magnétiques grouillent de vies secrètes.
Sion, c'est d'abord Zion qui, selon les Bouddhistes, marque le nom caché de la sphère intemporelle où s'épanouissent les Dyani-Bouddhas, les Parfaits Esprits dont les Bouddhas historiques renferment le reflet terrestre. Projections géométriques de la quatrième dimension, les Sauveurs de l'Asie, sont les fils de Zion ! De cette manière, un pont d'amitiés vibrantes joint l'Orient à l'Occident, Abraham à Brahma, Moïse à Krishna, Jésus à Cakya-Mouni.
Dans le Zohar, nous retrouvons les vérités de l'ésotérisme Oriental : Karma, réincarnations, rédempteurs du monde, amour, sacrifice, essor vers l'absolu. Dans Hugo, bien entendu, les mêmes encensoirs balancent les mêmes parfums. La doctrine de l'âme qui se purifie de corps en corps, de planète en planète dans sa quête divine, chante polyphoniquement sur la lyre du maître.
LE SECRET D'ISRAËL
Quantau vocable mystique Israël, il renferme en son coffret précieux la perle de la religion fondamentale, de l'unité des croyances humaines, de la foi universelle. Il suffit de la décomposer kabbalistiquement.
Trois religions surgissent alors au coeur même d'Israël. Trois
religions vivantes qui résumaient l'inspiration cosmique, les trois
colonnes de l'unique vérité.
IS c'est Islam.
RA c'est RAMA.
EL c'est ELOHIM.
En clair, la religion mahométane, l'hindoue et la juive bâtissent la
pyramide de l'universalisme. Chacune des faces mire avec éclat un des aspects de la Métaphysique éternelle. Il n'existe qu'une vérité dont toutes les religions tressent les vêtements symboliques. Sous les radieux atours, respire et sourit la Conscience Divine.
L'éternité s'impose comme un diamant aux millions de facettes, dont le rayonnement emplit l'infini. Les croyances qui fascinent les coeurs se confondent avec les facettes du diamant total. Il s'agit de trouver le fil qui nous mène au centre embrasé de la Pierre Flamboyante. Alors le croyant, devenu théosophe, appartient en même temps à toutes les religions de la planète. Il savoure la vérité absolue et rayonne la tolérance universelle.
UNE PAROLE DU MAGE
Une citation du Grand Instructeur sur la différence entre le prêtre et le mage :
Ô vivants, il vous faut des prêtres, quels qu'ils soient !
A travers les plus noirs les vérités flamboient,
Il tombe encore un peu de jour sur vos chevets,
Même des plus abjects, même des plus mauvais ;
Mais pour verser d'en haut à l'humanité mûre
La parole d'amour que l'avenir murmure,
Le ciel au-dessus d'eux, sur d'éclatants degrés,
Met les voyants directs, les sages inspirés,
Car l'homme fait le prêtre et Dieu seul fait le mage...
Cette page de Religions et Religion ruisselle d'un Niagara de merveilles.
L'inspiration divine du mage permet de comprendre les métamorphoses de l'insecte humanité. Les religions brillent comme des éphémères phosphorescents, un soir d'été. Cela brille et cela passe. Elles durent une journée cosmique, à peine deux millénaires, puis s'éteignent définitivement. Le souvenir en reste magnifié dans l'imagination des poètes et des artistes.
Mais la métaphysique suprême demeure comme les étoiles du septentrion, au-dessus des vaines agitations, au-dessus des croyances bariolées. Elle représente le miroir où sourit l'image du
Visage Indestructible. Elle est la vérité absolue. Elle regarde avec
sérénité s'effacer la vapeur des fois et des doctrines, comme une brumeau flanc des montagnes quand se lève le soleil.
18 juillet 1967
 François Brousse | |
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