Oénah Administrateur
Nombre de messages : 533 Age : 64 Localisation : Trois-Rivières QC Canada Date d'inscription : 29/05/2007
| Sujet: Maître Ascensionné Lao-tseu Mar 5 Juin - 22:25 | |
| Lao-tseu (env. 570-490 av. J.C.) Il est difficile d'évoquer le nom de Lao-tseu sans utiliser le conditionnel tant les éléments retraçant sa vie sont aussi infimes qu'allégoriques. Mais ce qui est sûr, c'est que ce philosophe chinois nous a laissé un héritage spirituel incommensurable. Lao-tseu, qui signifie "Vieux maître", serait l'auteur du texte le plus traduit après la Bible : le Tao-tö king, le "Livre de la voie et de la vertu". La tradition rapporte que, las du désordre de l'Empire des Tcheou, Lao-tseu serait parti s'exiler vers l'Ouest. Et c'est en passant la Grande Muraille qu'un garde-frontière lui aurait demandé de résumer sa pensée par écrit. D'où le témoignage de ce messager venu nous faire partager un peu de cette Force Tranquille dont il fut, sur ce plan d'existence, une manifestation incontestable. Ainsi, pour aller à la rencontre de Lao-tseu, il faut se laisser imprégner par son oeuvre. Et c'est en se laissant aller au gré des images et paradoxes apparents, qui nous font passer du regard simple et déconcertant du petit enfant aux profondeurs mystiques insondables, que notre esprit se met peu à peu à vibrer avec une Force qui nous dépasse et nous libère en même temps qu'elle nous appelle à devenir son canal. Tao, qu'il qualifie de "Sans Nom", semble désigner l'Energie des énergies, le Principe de Vie non manifesté, inactif mais tout-puissant. Il est à la fois le Vide parfait qui permet à la vie de prendre sa place et le potentiel créateur infini. Il est à la fois l'Être et le non-Être. D'où ces formulations : « Le tao est Vide... Il est inépuisable... Il est Grand... Il n'agit pas et pourtant tout se fait par lui... Il est le fond secret commun à tous les êtres ». Mais « la voie qui peut s'énoncer n'est pas la voie pour toujours. Le nom qui peut la nommer n'est pas le nom pour toujours » car, à l'image de l'univers, le tao s'accroît et nous échappe sans cesse comme pour exhorter à l'illimitation. Le tö, lui, est une manifestation du tao. Il désigne tout ce qui est conforme à la Voie. Humilité, compassion, amour, sincérité, ordre, capacités... sont quelques-unes des qualités naturelles émanant du tao. Le sage oeuvre donc par sa nature même puisqu'il s'est affranchi des limites émotionnelles, égotiques et mentales dans une attitude de "non-agir" qui lui a permis de libérer son Harmonie intérieure. Et comme il agit dans une spontanéité conforme au tao, il réfute l'idée d'une quelconque vertu moralisatrice laquelle ne serait alors qu'une illusion dissimulant des limites incompatibles avec l'expression véritable du tao. Un merveilleux testament, un grand voyage au cours duquel Lao-tseu fait tomber un à un les paysages de carton pour nous montrer ce que n'est pas le tao. Il se peut alors que nos esprits assoiffés assimilent le tao au voyage lui-même, qu'ils le ressentent peu à peu comme un mouvement de vie, un débordement permanent de compassion, d'amour, de joie, de don... Il se peut que le tao nous rappelle notre vraie nature et que Lao-tseu éveille le sage caché que nous sommes, celui qui « agit sans rien attendre, guide sans s'imposer » et « reçoit à la mesure de ce qu'il donne ». Alors, laissons-nous encore emporter et la "Muraille" évoquée dans la biographie de Lao-tseu deviendra passage vers un plan plus subtil, celui que les Chinois appellent "l'Ouest". Le "garde-frontière" se révélera comme le nom de la divine conscience du sage, celle qui l'a poussé à s'élever dans un suprême élan d'Amour pour l'humanité. Et "l'exil" symbolisera l'élévation spirituelle et physique du maître parvenu à l'état d'unité parfaite. « Le ciel et la terre durent toujours. S'ils durent toujours, c'est parce qu'ils ne vivent pas pour eux-mêmes ». Il semble que Lao-tseu se soit incarné pour nous... Selon la légende, sa mère l'a porté pendant 8 ou 80 ans et il est né avec des cheveux blancs, d'où son nom de « vieil enfant » (ou « vieux maître»). À l'age mûr, lassé des hommes, il aurait quitté son pays par l'Ouest, chevauchant un buffle, et aurait dicté au gardien de la passe Yin Si qui l'en priait les cinq mille caractères (environ) de cet ouvrage. Le taoïsme religieux, confronté au IIIe s. à l'arrivée du bouddhisme en Chine, a tenté un rapprochement audacieux entre ce personnage parti en pays barbare et le Bouddha. Plus sérieusement, certains érudits chinois ont proposés différentes identifications historiques. Cependant, Mencius (Meng Zi), grand continuateur de Confucius avec Xun Zi, ne mentionne pas Lao-tseu dans ses diatribes contre les excès des mohistes et des taoïstes (les uns prônant un pacifisme ascétique et militaire, les autres un détachement radical de la société des hommes), ce qui laisse penser que Lao-tseu ne serait pas un personnage historique, mais plutôt une figure légendaire ou semi-légendaire. Pour donner du poids à son œuvre, le compilateur du Livre de la Voie et de la vertu l'aurait signé du nom de ce sage reclus auprès duquel Confucius, le premier maître de la Chine, serait allé demander conseil. Source : Terre Nouvelle | |
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