Isis - Osiris - Hermès ( 1 )

ISIS, OSIRIS, HERMES

Fondateurs de la première Ecole Maçonnique et Rosicrucienne.
Isis, Osiris, Hermès fondèrent, vers l'an 4000 avant Jésus-Christ, la première école maçonnique et rosicrucienne. Leurs buts : révéler les techniques du dédoublement astral, qui permet de voyager dans le monde des planètes et les sphères de l'Au-delà ; connaître les grandes lois cycliques dont le rythme dévoile l'apparition des Messies comme les événements de l'histoire profane ; enfin, devenir dieu en vivant les aventures narrées par les mythologies initiatiques. Le triangle primordial bâtit la Grande Pyramide, conçue comme un document de granit pour les générations futures et un sanctuaire où, sous la direction d'un Maître, le néophyte sortait de son corps physique, en forme astrale.
On prit comme symbole la Croix Ansée, un Tau surmonté du cercle des recommencements éternels. Les Egyptiens la nommèrent la Croix de Vie. Elle coexiste dans l'Antiquité avec la croix normale aux quatre branches, mais y ajoute une idée d'intemporalité, de victoire sur le temps qui dompte les mondes mais ne dompte pas les âmes.
Les deux éléments du Tau, le trait vertical et l'horizontal, représentent les forces complémentaires dont la lutte gigantesque assure l'équilibre du cosmos. Cet homme et cette femme sont surmontés par le disque du Soleil spirituel, au coeur duquel palpitent l'infini, l'éternel, l'absolu et le parfait.
Nous devons aller, par la synthèse de toutes les contradictions, dans l'intelligence-amour, des ténèbres à l'illumination. Le cercle dominant la Crux Anseata représente aussi la fleur solaire, le lotus dont l'image possède la même vigueur symbolique. Memphis, Thèbes, Héliopolis, furent les principales forteresses de la nouvelle Révélation. Elle se rénova maintes fois dans le torrent des âges qui gronde sous les voûtes du mystère.
La première grande mutation s'appelle d'un nom prestigieux : Akhenaton, le pharaon Aménophis IV. Il a laissé son souvenir dans l'arcane IV du Tarot, la Pierre Cubique ou l'Empereur, image de l'oeuvre d'éternité accomplie par l'adepte.
Sa triple devise : adorer la Trinité Solaire, aimer fraternellement tous les humains, développer son âme par la contemplation de la Beauté universelle, a franchi les millénaires comme un hymne de gloire et de génie.
Sa compagne, la reine Nefertiti au col gracieux, continua l'oeuvre du géant disparu, mais elle ne tarda pas à rentrer dans l'obscurité lors des persécutions d'Horemheb, monarque orgueilleux revenu au culte officiel et superficiel.
La Croix Ansée continua souterrainement son travail de lumière transcendante, où vinrent s'abreuver ces deux cormorans de l'esprit, Pythagore et Platon. Ils connaissaient notamment l'existence des Dieux qui communiquent prophéties et révélations dans le labyrinthe étincelant des rêves.
Des philosophes grecs, la Doctrine Sacrée passa aux sectes secrètes du monde juif, parmi lesquelles fleurit l'insolite Mandéisme, appelé aussi Nazoréisme. Jean-Baptiste, puis Jésus, en furent les Grands Maîtres. Ce dernier confia les méthodes de la Croix Ansée à Joseph d'Arimathie et à Jean l'illuminé. Après la Crucifixion, Jean porta les doctrines à Ephèse, où elles se développèrent plus tard sous le souffle des mystiques musulmans. Le Soufisme naquit dans l'atmosphère ardente de la Croix Ansée.
De son côté, Joseph d'Arimathie communiqua le trésor des connaissances sacrées aux Druides de la Gaule, ce qui donna lieu à la légende du Saint-Graal, cette émeraude luciférienne gardant en son creux le sang du Christ. C'est Joseph d'Arimathie qui transforma la Croix Ansée pour en composer la Rose-Croix.
Le cercle du soleil-lotus fut remplacé par une rose, la fleur parfaite. Joseph d'Arimathie la posa au centre de la croix astronomique, évoquant les points solsticiaux, et festonna chaque branche en trois bourgeons, de manière à créer douze points avec symbolisme zodiacal. C'est la Croix Cathare. Elle marque l'appartenance de cette secte grandiose, sévère et pure, au courant de la Rose-Croix. Guillaume de Lorris(1) et Jean de Meung(2) , les auteurs du " Roman de la Rose ", se nourrirent de la même ambroisie fondamentale. Les constructeurs de cathédrale appartinrent presque tous à la savante confrérie issue d'Isis, d'Osiris et d'Hermès.
Nous arrivons au mystérieux Christian Rosencreutz, que d'aucuns prennent pour un mythe, d'autres pour un personnage historique, et dont la figure resplendit d'une gloire profonde.
Né sur les bords du Rhin -fleuve magique-, d'une famille comptant des Albigeois parmi ses ancêtres, sa vie abonde en symboles vivants. Dès l'âge de sept ans, il apprend le grec, le latin, l'hébreu, ce qui veut dire : réunir la religion hellénique, la catholique et la judaïque en une synthèse de sagesse suprême.
Christian Rosencreutz fonda plus tard " le Temple du Saint-Esprit ", avec sept compagnons, choisis parmi les plus sages de la Terre. Trois oeuvres alimentaient leur méditation quotidienne : l'Epinomis de Platon, la Divine Comédie de Dante et le Zohar de Siméon Ben Iokaï3 .
Le Temple du Saint-Esprit et de la Rose-Croix fut fondé en 1475, sous l'influx de l'Etoile des Mages. Les sept compagnons de Christian Rosencreutz pratiquèrent la guérison physique et mystique, comme la communication permanente avec l'Intelligence Universelle. Ils sont à l'origine des sept principaux courants rosicruciens, qui surgissent toujours à travers les siècles, et qui portent le poids des sept planètes fondamentales. On peut, de nos jours, distinguer quelques linéaments, quelques pétales de la Rose éternelle.
Citons l'A.M.O.R.C., d'origine américaine, dont le temple se trouve à San José ; l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix, qui remonte à Papus et à Stanislas de Guaïta1 ; la Rose-Croix Esthétique et Catholique, création du Sâr Joséphin Péladan2 ; la Rose-Croix d'Or, qui vient de Hollande ; la Rose-Croix de Mount-Ecclesia, dont la source inspirée fut le Danois Max Heindel ; la Fraternité Hermétique de l'Aube Dorée, avec Bulwer Lytton3 ; enfin la Rose-Croix Polaire, résurrection d'Asia Mysteriosa.
Le Grand Maître invisible de tous les ordres rosicruciens est l'immortel Instructeur, Sanctus Germanus, plus connu sous le nom du Comte de Saint-Germain. Il inspire, il ne gouverne pas ; et les frères sont libres d'accepter ou non ses radiations télépathiques.
En 1614 parurent en Allemagne deux livres essentiels, deux étoiles révélatrices : la Fama Fraternitatis (Gloire de la Fraternité), avec la Confession. Ce dernier Message prophétise l'arrivée de " la Céleste Aurore ".
A la clarté de ce jour, tous les trésors célestes et aussi tous les objets irrésistibles et cachés dans les secrets du monde pourront être reconnus pour vrais et vus suivant la doctrine des Premiers Pères et des Anciens Sages.
Là sera le véritable rubis royal, la noble et brillante pierre rouge, à propos de laquelle on a enseigné qu'elle donne dans les ténèbres un éclat lumineux, qu'elle est un médicament accompli pour tous les corps, qu'elle transforme les métaux en or pur, qu'elle emporte au loin toutes les maladies, angoisses, peines, mélancolie des hommes.
Les buts principaux de la confrérie s'y inscrivent en lettres de flamme et de miracle :
- Apporter la lumière de la vérité au milieu des ténèbres,
- Découvrir la panacée qui permet de chasser toute maladie corporelle.
- Pratiquer la transmutation alchimique sur n'importe quel métal.
- Supprimer les douleurs morales et les remplacer par la joie.
La Fama Fraternitatis et la Confession proviennent d'une plume inconnue. Est-ce une oeuvre posthume de Paracelse1 ? Une double manifestation de Valentin Andréae2 ? Une création secrète de Francis Bacon3 , Imperator de la Rose-Croix ?
Les deux livres contiennent la description du tombeau de Christian Rosencreutz, riche en symboles fascinants. Nous y voyons le rébus " A.C.R.C. " où l'on trouve notamment " Arc " et " Car". Le premier rappelle la fameuse phrase d'Héraclite :
L'Harmonie du monde revient sur elle-même comme l'arc et comme la lyre.
Ainsi, l'équilibre du cosmos se compose de vibrations tantôt destructrices -l'Arc-, tantôt créatrices - La lyre-.
C'est le principe de l'équilibre universel et des cycles de la vie intarissable. La Rose-Croix connaît en effet les rythmes qui gouvernent la marche des empires, des cataclysmes et des Prophètes.
" Car ", nom bizarre, ouvre une nouvelle mine de pensées. C'est l'appellation d'un mage fondateur de religion, que les Phéniciens adoraient comme Melkart et que les Grecs vénéraient sous la forme d'Icare. Les Tyriens considéraient Melkart, comme le père de la civilisation humaine. Il détruisit les monstres effrayants qui désolaient la Terre. Il apprit aux Phéniciens l'art de construire les navires dont les ailes pouvaient conquérir les océans les plus lointains, et il apporta aux humains le trésor incomparable de l'alphabet. Il sépara d'un coup de son talon divin l'Europe de l'Asie et, d'un autre coup, l'Europe de l'Afrique.
On reconnaît en lui l'image, non seulement d'un Messie génial, mais encore des civilisations disparues, de l'Atlantide qui changea par sa technologie la face du globe. Melkart fut aussi l'inventeur de la Kabbale, qui jongle métaphysiquement avec les lettres de l'alphabet. Ainsi, cette inestimable science aurait pour géniteurs les Phéniciens, les Egyptiens et les Juifs.
La Rose-Croix doit connaître les races antérieures au genre humain actuel, et le mystère sans fin des relations entre les Lettres et le Cosmos. Elle doit connaître encore, à travers Icare, les techniques du dédoublement qui dévoile, au corps subtil de l'initié, la route du Soleil physique et du Soleil spirituel.
" Pour les vivants, j'ai fait de mon sépulcre l'abrégé de l'univers. ",disait une inscription latine.
Cette formule, en même temps que les lettres A.C.R.C., brillait sur un autel cylindrique, environné de flambeaux dont la flamme ne s'éteint jamais. Or, des lampes à énergie astrale ou atomique existent réellement...
Les flambeaux inextinguibles représentent le monde astral, cette matière subtile qui vibre et rayonne sans arrêt. Elle entoure la Voie Lactée, de forme cylindrique. Elle entoure aussi toute matière tangible, tout assemblage d'atomes.

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