mewatocime Administrateur
Nombre de messages : 1487 Age : 63 Localisation : Sud Date d'inscription : 29/05/2007
| Sujet: Isis - Osiris - Hermès ( 2 ) Ven 1 Juin - 20:40 | |
| Le mausolée de Christian Rosencreutz se partage en sept côtés dont chacun se creuse en cellule. Chaque côté s'élargit de cinq pieds et monte de huit. Cinq, selon Plutarque, est le chiffre de l'éternité ; huit, selon les mathématiciens, symbolise l'infini. Le cosmos se compose d'infini et d'éternité. Les chiffres Cinq et Huit ont, bien entendu, d'autres significations qu'explorent les kabbalistes.
Les sept cellules du Tombeau renferment des chants artificiels, des cassolettes aux parfums enivrants et des miroirs magiques. Je laisse de côté les implications qui relèvent d'une science transcendante. Je me contente d'une méthodologie aiguillonnant l'âme du Noble Voyageur. Il peut alors entendre les musiques des sphères angéliques, sentir les parfums des jardins paradisiaques et contempler le visage de son Moi éternel.
Cinq cercles, comprenant cinq figures énigmatiques, étalent cinq phrases latines :
Jésus est tout pour moi.
Le vide n'existe pas.
Le joug de la Loi.
La liberté de l'Evangile.
La gloire de Dieu est intacte.
Nous pouvons, sans dévoiler l'intégralité du Secret, en donner une brève exégèse.
I - Jésus est tout pour moi.
Il ne s'agit pas de Jésus édulcoré par la tradition chrétienne, mais du Jésus cosmique, intelligence de l'univers, et présent dans chaque molécule du Grand Tout. Jésus ne se contente pas d'être un homme surgi à une époque historique ; il se confond avec l'ensemble des Messies de tous les temps et de tous les lieux, émanation du Verbe illimité. Il est le Son primordial, la vibration ultime, sur quoi reposent les mondes et les sphères.
II - Le vide n'existe pas.
René Descartes a puisé dans cet axiome rosicrucien l'existence d'une matière subtile, tourbillonnante, qui remplirait l'intervalle entre les étoiles. Cette matière subtile, en réalité, prend plusieurs formes, explorées par les mages d'autrefois et d'aujourd'hui. D'abord, le plan éthérique, nettement l'hypothèse cartésienne, avec sa vie tournoyante, comme un fleuve sans rivages, où plongent les planètes. Puis le plan astral, origine des sentiments et des passions, racine multicolore des émotions, qui baigne les âmes animales et humaines. Au?delà rayonne le plan mental, qu'emplissent les Idées éternelles, les Archétypes de toutes les structures passagères qui façonnent les corps denses ou fluides, poussière innombrable de l'Etre. Enfin le plan spirituel, dominant le temps, l'espace et la causalité, la souffrance, fronton majestueux des choses, appelé par notre faible langage Dieu ou l'Absolu.
Le vide s'entend aussi du néant, ce vain fantôme qui épouvante les esprits sans force. Une âme spirituelle anime notre corps et ses devenirs n'ont pas de limite.
III - Le joug de la Loi.
Ce nom terrible ne désigne pas les commandements humains, toujours entachés d'injustice ou de caprice, mais l'ordre divin, immuable comme la perfection. La Loi rosicrucienne se confond avec le Karma, si bien traduit par le Nouveau Testament :
Vous serez mesurés avec la mesure dont vous avez mesuré autrui. L'homme récolte ce qu'il a semé. Qui frappe par l'épée périra par l'épée.
Les enfants qui naissent avec des tares physiques ou morales, les adultes accablés de maux qui paraissent immérités, subissent le joug de la Loi de répercussion, dont le glaive brille à travers les existences successives. Les fautes commises dans la vie antérieure sont une dure marchandise que l'on nous paie en monnaie de fer. Nous labourons les champs du Destin comme des boeufs soumis au joug implacable de la Justice Divine.
IV - La liberté de l'Evangile.
Comment sortir du bagne où nous ont jeté nos erreurs d'avant la naissance ? Tous les prophètes ont apporté des méthodologies salvatrices. D'Hermès à Krishnamurti, leur voix s'élève dans les cieux et fait trembler l'axe des étoiles. Quelle fut la technique apportée par le doux et pensif Galiléen ?
Elle monte des profondeurs de l'amour et descend des firmaments de la Gnose. Il faut d'abord aimer Dieu de tout son coeur, de toute son âme, de tout son esprit. Et il faut aimer les humains de la même manière, car c'est un seul commandement. Tout le bien fait au moindre de nos frères est fait au Christ.
Mais une autre méthode s'ajoute à l'ardeur de l'amour. C'est l'anéantissement du temps par la conscience de l'éternité. Nous devons comprendre que nous sommes des âmes éternelles, des aigles indestructibles planant au-dessus des chimères de la durée.
" Avant qu'Abraham fût, Je Suis. "
De cette manière tombent les chaînes de notre asservissement. L'amour supprime les monceaux de ténèbres accumulées par les violences antérieures ; la gnose de l'éternité sonne le glas de la fin des temps. Ainsi, la liberté de l'Evangile triomphe du joug de la Loi. L'enfant prodigue revient dans les palais du Père.
V - La gloire de Dieu est intacte.
La gloire jette de multiples sens dans les pages du dictionnaire : renommée, rayonnement, splendeur. Examinons ces trois termes dans la perspective de Dieu.
La renommée intéresse l'égoïsme et l'orgueil humains. On ne voit pas ce qu'elle peut dire à l'Etre Suprême. Dans sa force infinie, Dieu trouve toute satisfaction : il n'a besoin de personne. Il contient, entre autres choses, l'âme du monde, comme un joyau dans le coffre d'un bijoutier sans limites. Ecartons la renommée des significations propres à la Gloire Divine.
Restent le rayonnement et la splendeur. Or, la vibration fondamentale, Dieu, frissonne toujours et ne cessera jamais son ondulation démesurée. Ce rayonnement émane du Point sans dimension d'où sortent espace, temps, causalité et mille autres modalités inconnues. Mais le mot gloire implique splendeur, beauté, ravissement esthétique, joie vivante.
C'est le Paradis des religions ou la sphère idéale des philosophies. Dans la gloire de Dieu palpitent la superconscience, le bonheur, l'unité. Intacte est la gloire de Dieu, proclame le prophète Christian Rosencreutz. L'hyperconscience, couronne des Libérés, s'offre à toute âme qui recherche l'absolu. A l'encontre des affreuses théories sur l'enfer éternel ou l'anéantissement définitif, contre les catholiques ou les matérialistes, l'axiome de Victor Hugo s'impose triomphalement :
" ...Tous sont appelés et tous seront élus."
Satan s'angélisera, les méchants deviendront les bons et, de l'atome à la galaxie, toute conscience se transfigurera en superconscience cosmique. La longueur du voyage vers la Cité Idéale dépend de notre libre arbitre, mais l'arrivée au Palais du Père Eternel s'avère inéluctable !...
Sur le fronton du Tombeau retrouvé, on pouvait lire cette inscription :
" Je réapparaîtrai dans 120 ans."
C'est l'affirmation d'un cycle inconnu qui chemine sur le sentier de l'histoire secrète. 120 ans après la Fama Fraternitatis, c'est l'épanouissement de la Franc-Maçonnerie, en plein XVIIIème siècle :
1614 + 120 = 1734.
120 ans plus tard, nous tombons dans l'expansion du Spiritisme, essai de communication entre le vivant et le fantôme :
1734 + 120 = 1854.
120 ans s'écoulent, et nous voici à l'époque marquée par la prophétie des Papes : Flos Florum, la Fleur des Fleurs, l'éclosion des écoles rosicruciennes :
1854 + 120 = 1974.
Cela délimite en gros trois géants : Voltaire, pontife du déisme philosophique, Allan Kardec, compilateur des Tables parlantes, et un Maître contemporain.
La Croix nous donne les quatre initiations : celles de la Terre-Magnétisme, de l'Eau-Clairvoyance, de l'Air-Eternité, du Feu-Infini. La guérison, la prophétie, la royauté du temps et de l'espace, tissent les quatre branches du Symbole. Mais, au coeur de la Croix, s'épanouit la Rose ; son parfum transfigurateur se nomme Amour et Beauté. C'est la cinquième initiation, celle de l'Ether. Les élus qui respirent la rose centrale deviennent les enfants de Dieu, et leur conscience les place dans le cercle de l'illumination transcendante.
1 - Poète français, début du XIIIème siècle, auteur de la 1ère partie du Roman de la Rose.
2 - Erudit et poète français, 1250/1305, auteur de la 2ème partie du Roman de la Rose.
François Brousse | |
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