mewatocime Administrateur
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| Sujet: Extrait de la Grammaire Hébraïque - Fabre d'Olivet Jeu 7 Juin - 22:40 | |
| Extrait de la Grammaire Hébraïque de Fabre d’Olivet « Il y a longtemps qu’on a dit que la Grammaire était l’art d’écrire et de parler correctement une langue; mais il y a longtemps aussi qu’on aurait dû penser que cette définition, bonne pour les langues vivantes, ne valait rien appliquée aux langues mortes. Qu’est-il besoin en effet, de savoir parler et même écrire, si c’est composer ce que l’on entend par écrire, le samscrit, le zend, l’hébreu et les autres langues de cette nature? Ne sent-on pas qu’il ne s’agit point de donner à des pensées modernes une enveloppe qui n’a pas été faites pour elles; mais au contraire, de découvrir, sous une enveloppe inusitée, les pensées antiques dignes de renaître sous des formes plus modernes? Les pensées sont de tous temps, de tous les lieux, de tous les hommes. Il n’en est pas ainsi des langues qui les expriment. Ces langues sont appropriées aux mœurs, aux lois, aux lumières, aux périodes des âges; elles se modifient à mesure qu ‘elles avancent dans les siècles; elles suivent le cours de la civilisation des peuples. Quand l’une d’elles a cessé d’être parlée, on doit se borner à l’entendre dans les écrits qui lui survivent. Continuer à la parler ou même à l’écrire, lorsque son génie est éteint, c’est vouloir ressusciter un cadavre; c’est avec des manières françaises, s’affubler de la toge romaine, ou paraître dans les rues de Paris avec la robe d’un ancien Druide………………………Le livre de Moyse n’a jamais été exactement traduit. Les versions les plus anciennes que nous possédions du Sépher, telles que celles des Samaritains, les Targums chaldaïques, la Version grecque des Septante, la Vulgate latine, n’en rendent que les formes les plus extérieures et les plus grossières, sans atteindre à l’esprit qui les anime dans l’original. Je les comparerai volontiers à ces travestissements dont on usait dans les mystères antiques, ou bien à ces figures symboliques dont on sait que les initiés faisaient usage. C’étaient de petites figures de satyres et de silènes, qu’on rapportait d’Eleusis. Ales voir par dehors, il n’y avait rien de plus ridicule et de grotesque, tandis qu’en les ouvrant, à l’aide d’un ressort secret, on y trouvait réunies toutes les divinités de l’Olympe »
( Source: Fabre d’Olivet) | |
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