mewatocime Administrateur
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| Sujet: 3ème Heure d'Apollonius Lamed Jeu 7 Juin - 20:17 | |
| Troisième Heure
La troisième heure est toute entière placée sous le règne du ternaire. Celui qui a choisi la voie tantrique dira » les deux nâdis recoupent par trois fois l’axe central sûrement ». L’alchimiste y verra les deux principes contraires qui doivent s’unifier , le soufre et le mercure, le chaud et le froid, le fixe et le volatil, pour retrouver l’unité de la pierre philosophale. Qu’importe ces différences. Quelque soit le chemin emprunté, l’adepte est en recherche d’un message spirituel de guérison et de délivrance. Il sait l’énigmatique complexité de la nature humaine, mais également les possibilités infinies du développement de cette nature. Il sait surtout- contrairement à l’homme de science - que ce développement n’est pas synonyme d’une élaboration toujours plus complexe, mais au contraire simplification, retour à l’Essence, contemplation de « Celui qui Est ». Lorsqu’il saisit le caducée d’Hermès « réveille ceux qui dorment » (Homère). Lorsque le serpent s’enroule autour du bâton, le venin des passions soumises se transforme en remède, et la force vitale, jusqu’alors pervertie, retrouve la voie droite. C’est l’heure où l’impétrant vit véritablement sa première mort symbolique. Le gardien de la rive du Styx Cerbère , le chien à trois têtes , représente la terreur de la mort physique qu’il vous faudra alors affronter. La pleurnicherie n’est pas de mise: c’est le meilleur moyen pour que Cerbère vous happe avec sa gueule. De même l’impatient qui sans cesse se plaint: « Le chemin est si long, je ne vois pas le but, que va-t-il advenir de moi? » . Le guide lui répond abruptement « rien ». Si devenir rien le désespère, alors c’est qu’il lui manque la compréhension du seul but. Il n’est qu’un moyen de vaincre cette terreur: savoir que la mort n’est qu’un passage. Pour maîtriser Cerbère, Orphée le charma de sa lyre. Pour anéantir la menace réputée imprenable des murs de Jéricho, les Hébreux eurent aussi recours au pouvoir des sons. Car à cette heure, « le murmure s’élève de l’océan des sons, et s’évadent les sortilèges sans chair et sans os, alchimistes transparents . A leur contact aérien, le plomb de la pesanteur de l’âme initiée s’est fondu et s’est transmué en filigranes d’or ». Les chaînes de la raison sont brisées. L’amour envahit le cœur dans la rosée des premiers matins du monde. L4harmonie en est le vecteur. Et le tumulte s’apaise dans le premier baiser de la Divine Mère du Silence.
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